Les Guerres de Vendée, kesako ?

Entre 1793 et 1796, une partie de l’Ouest de la France se révolte : ce sont les Guerres de Vendée. De nombreuses causes sont à l’origine de ce conflit : l’instauration de la levée en masse de 300 000 hommes en 1793, le sort des paysans qui ne s’est pas amélioré malgré la Révolution française, l’exécution du roi de France Louis XVI, l’attachement aux prêtres locaux qui refusent d’adopter la Constitution Civile du Clergé...

Sur le territoire de la Vendée Militaire (sud Bretagne, nord-ouest des Deux-Sèvres, Anjou et nord de la Vendée), les paysans se soulèvent contre les forces républicaines. On dit alors que les Vendéens (appelés aussi “Blancs” ou royalistes) affrontent les Républicains (surnommés les “Bleus”). Les combats s’étendent sur l'ensemble de ce territoire.

Les premiers affrontements débutent dès août 1792, à Bressuire, lors de la bataille des Moulins de Cornet. Mais les Vendéens ne s’organisent en une « Armée Catholique et Royale » qu’à compter du printemps 1793. Cette armée remporte une série de batailles jusqu’à l’été : les villes de Fontenay-le-Comte, Thouars, Saumur et Angers sont brièvement envahies. L’échec de la prise de Nantes à l’automne 1793 marque un tournant dans le conflit : les Républicains prennent l’avantage. Une période de Terreur débute alors dans le Bocage et continue jusqu’en 1794.

Pour réprimer la révolte vendéenne, le gouvernement envoie 12 troupes placées sous le commandement du général Turreau afin de quadriller la Vendée militaire. Certaines d’entre elles commettent des violences sur les populations locales (incendies, pillages, massacres...), qui les qualifient de “colonnes infernales”.

La violence de la répression crée un regain de révolte, qui se conclut par des négociations entre les deux camps et la signature d’un traité de paix en 1795. Un deuxième soulèvement prend forme quelques mois plus tard mais s’essouffle rapidement, s’achevant en juillet 1796.

Le conflit dans le Bocage Bressuirais

Trois grands généraux vendéens sont liés au Bocage Bressuirais. Le premier Henri de La Rochejaquelein prit, à  l'age de 21 ans, le commandement des insurgés mauléonais, avant de périr au combat en 1794. Le second, le marquis de Lescure, était propriétaire du château de Clisson à Boismé. En représailles de sa participation au conflit vendéen, son château de Clisson est incendé en juillet 1793 et seuls la chapelle et les communs furent épargnés. Le troisième, Gaspard de Bernard de Marigny, un général d'artillerie, fut accusé de trahison par les autres commandants vendéens et exécuté au château de la Girardière à Combrand en 1794.

Les guerres de Vendée ont durablement marqué le paysage et les esprits du Bocage Bressuirais. Certaines villes furent de hauts lieux royalistes, à l’instar de Mauléon. Qualifiée de "Capitale de la Vendée Militaire", elle accueille en 1793 le siège administratif des Blancs. D’autres communes sont tour à tour des bastions républicains ou royalistes, selon les différentes évolutions des combats.

Pendant le conflit, de nombreuses villes et leurs alentours, comme Bressuire, Mauléon, Argentonnay ou Voulmentin, sont incendiées et désertées par leurs habitants. L’ampleur des destructions explique aujourd’hui la rareté du patrimoine architectural conservé. La violence des exactions a entrainé une considérable baisse de la population à la fin du XVIIIe siècle en bocage. Le territoire s’est progressivement reconstruit au XIXe siècle et est aujourd'hui un endroit agréable où il fait bon vivre.